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COSTUMES DES GHOREUTES 75

pièces. d'Eschyle et d'Eurîpide auxquelles elles donnaient leur nom, portaient nécessairement les insignes tradi^ tionnels des thyases de Dionysos, la nébride, le thyrse, le tambourin *. Celaient là toutefois des exceptions. En général, le chœur figurait simplement une troupe d'hommes ou de femmes, dont l'extérieur n'avait rien d'extraordinaire. Mais alors même, il fallait bien marquer aux yeux les distinctions d'âge, de rang, de nationalité : c'étaient des vieillards ou des jeunes gens, des mères, des épouses ou des jeunes filles, des hommes du peuple ou des grands, des Grecs ou des barbares. Le chœur des Suppliantes d'Eschyle par exemple portait des vête- ments orientaux ^, Dans des situations où le deuil était de mise, comme dans les Choephores, on l'habillait de noir ^ Souvent aussi, il se montrait vêtu de riches étoffes qui imitaient le brocart d'or ^. D'une manière générale, étant données les habitudes de la tragédie grecque, il est à peu près certain que les costumes des chœ^urs devaient viser bien moins à l'exactitude qu'à la beauté de la mise en scène. On ne se proposa probablement jamais à Athè- nes, comme on le fait chez nous, de copier avec une fidélité scrupuleuse la façon de se mettre qui était propre à tel peuple ou à telle classe. C'était assez d'indiquer les choses ; on ne se souciait pas de les reproduire jusque dans le détail. En revanche, on recherchait évidemment tout ce qui augmentait l'effet scénique: les belles couleurs, les draperies simples et élégantes, parfois même l'éclat de l'or, employé à propos, avec cette hardiesse de bon goût qui apparaît partout dans l'art classique de la Grèce. Les choreutes, étant par convention d'un rang inférieur à celui des héros de la scène, n'avaient pas leur tenue

1. Euripide, Bacchantes, v. 58.

2. Eschyle, Suppliantes, v. 240.

3. Eschyle, Choéphores, v. 19.

4. Démosthène, Afirfienne, 22.

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