Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t4.djvu/102

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sidérable de l’histoire grecque, justifie son affirmation par une comparaison avec la guerre de Troie et avec la guerre médique. À ce propos, il fait connaître les principes essentiels de sa méthode. Il entre alors dans son sujet proprement dit par l’étude des causes de la guerre : d’abord les causes immédiates et accidentelles, c’est-à-dire les faits qui ont été l’occasion apparente de la querelle ; ensuite les causes lointaines et profondes, à savoir les progrès d’Athènes (dont l’histoire, depuis les guerres médique, est brièvement retracée) et l’inimité jalouse de Sparte ; peu à peu la lutte se prépare ; les cités grecques prennent parti pour chacun des deux adversaires ; les dernières négociations échouent ; enfin la guerre éclate. À partir de ce moment, le récit avance pas à pas, suivant d’année en année le cours des événements : c’est d’abord, pendant dix ans, une première période de lutte ininterrompue, depuis l’invasion d’Archidamos en Attique jusqu’à la paix de Nicias ; ensuite six ans d’une paix boiteuse, sans cesse mêlée d’hostilités au moins indirectes entre les deux principaux adversaires ; puis la guerre de Sicile, qui dure deux ans, et enfin la reprise générale des hostilités ; cette dernière période de la guerre, signalée par l’établissement des Spartiates à Décélie, est celle dont le récit fut interrompu par la mort de l’écrivain.

Dans nos manuscrits et nos éditions, toute cette matière est distribuée en huit livres. Le premier renferme la préface et l’exposé des causes de la lutte. La guerre d’Archidamos remplit le second, le troisième et le quatrième livre, avec quelques chapitres au début du cinquième. La fin de ce même cinquième livre est formée par le récit de la paix qui suit la trêve de Nicias jusqu’à l’expédition de Sicile. Celle-ci à son tour est racontée dans les sixième et septième livres, et la fin du