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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


curs. Sans suivre plus loin les destinées d’une poésie insignifiante, disons seulement comment elles vinrent aboutir à la constitution de l’Anthologie que nous possédons[1].

Nous ne savons rien de précis sur les tentatives purent être faites, antérieurement au xe siècle, pour fondre ensemble les divers recueils dont nous avons parlé. Deux seulement de ces anthologies rudimentaires nous sont parvenues (Sylloge Euphe miana et Sylloge Parisina)[2]. — Mais la plus importante de beaucoup est celle qui fut constituée au commencement du xe siècle par Constantin Képhalas. Divisée comme le Cycle d’Agathias en sections, d’après la nature des sujets, cette anthologie semble avoir compris huit des quinze livres de notre anthologie palatine : le IVe, composé des prologues des recueils de Méléagre, de Philippe et d’Agathias ; le Ve (Ἐρωτιϰὰ (Erôtika)), le VIe (Ἀναθηματιϰὰ (Anathêmatika)), le VIIe (Ἐπιτύμϐια (Epitumvia)), le IXe (Ἐπιδεικτιϰά (Epideiktika)), le Xe (Προτρεπτιϰά (Protreptika)), le XIe (Σϰωπτιϰά (Skôptika)}, le XIIe, qui n’était autre que la Μοῦσα παιδιϰή (Mousa paidikê) de Straton. Constantin avait réuni dans chacun de ces livres les morceaux des recueils antérieurs qui lui avaient paru les plus dignes d’être choisis, quelquefois en laissant subsister l’arrangement primitif, quelquefois en l’altérant ; il y ajouta diverses inscriptions de statues et d’œuvres d’art. — Au xive siècle, le moine Maxime Planude composa à Constantinople une nouvelle Anthologie (Ἀνθολογία διαφόρων ἐπιγραμμάτων (Anthologia diaphorôn epigrammatôn)) en sept livres, également distingués les uns des autres par la nature des sujets[3]. Il s’était servi grandement de l’ouvrage de Constantin, mais il le complétait dans quelques parties

  1. Pauly-Wissowa, art. Anthologia, de L. Schmidt et Reitzenstein.
  2. Dilthey, De epigrammatum syllogis quibusdam minoribus, Gœttingue, 1887.
  3. L’ordre primitif de Planude est conservé dans le ms. de la Bibl. de Saint-Marc, n° 481.