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ANTHOLOGIE PALATINE


par de nouveaux emprunts aux recueils que Constantin lui-même avait mis à profit et par quelques autres additions. Cette anthologie de Planude a été longtemps la seule connue en Occident. — Ce fut seulement au début du xviie siècle que Saumaise attira l’attention sur un manuscrit qui était alors dans la bibliothèque palatine d’Heidelberg ; il en tira bon nombre d’épigrammes inédites, qu’il publia en 1607. C’est l’anthologie contenue dans ce manuscrit qu’on a pris l’habitude d’appeler Anthologie palatine. Elle a pour fond l’anthologie de Constantin Képhalas, mais grossie d’additions importantes : les plus essentielles sont : d’abord, trois livres au début, l. I (Χριστιανιϰὰ ἐπιγράμματα (Christianika epigrammata)), l. II (Χριστοδώρου ἔϰφρασις (Christodôrou ekphrasis)), l. III (Ἐν Κυζιϰῷ ἐπιγράμματα (En Kuzikô epigrammata), inscription du temple de la reine Apollonis à Cyzique) ; puis, entre le VIIe et le IXe livre de Képhalas, un VIIIe livre, formé de 254 épigrammes de Grégoire de Nazianze ; enfin, après la Muse de Straton qui terminait le recueil de Képhalas, trois livres supplémentaires, l. XIII (Ἐπιγράμματα διαφόρων μέτρων (Epigrammata diaphorôn metrôn)), l. XIV (Προϐλήματα ἀριθμητιϰὰ, Αἰνίγματα, Χρησμοί (Problêmata arithmêtika, Ainigmata, Chrêsmoi)), l. XV (Συμμιϰτά τινα (Summikta tina))[1]. Cette anthologie, ainsi constituée, comprend toutes les épigrammes que les anciens ont recueillies. Mais les inscriptions lapidaires nous en ont fourni beaucoup d’autres, sans parler de celles qui sont éparses chez divers auteurs. C’est la matière des suppléments à l’Anthologie qui ont déjà paru et de ceux qui devront paraître, à mesure que se produiront des découvertes nouvelles.

Avec l’Anthologie, le même manuscrit palatin nous a conservé aussi le recueil des Poèmes anacréontiques

  1. Le man. palatin contient en outre les descriptions en vers de Paul le Silentiaire et de Jean de Gaza, deux poèmes théologiques de Grégoire de Nazianze, et les Anacreontea dont nous parlerons plus loin.