au ive, ce genre d’ouvrages se multiplie. Nous connaissons les noms de six auteurs d’Atthides dans cette période. Les plus célèbres sont Androtion, Philochoros et Istros, très souvent cités par les anciens[1]. Cet Androtion est-il le même que l’orateur contemporain de Démosthène ? On ne sait trop[2]. Il nous reste de son livre une soixantaine de citations plus ou moins brèves. Nous y voyons qu’il avait raconté l’histoire d’Athènes depuis les origines jusqu’au ive siècle, qu’il donnait probablement la liste des archontes[3], et qu’il portait dans la critique des vieilles traditions un rationalisme très indépendant, sinon très éclairé. — Philochoros est le plus célèbre des auteurs d’Atthides et le plus souvent cité[4]. Nous avons plus de deux cents citations ou mentions de ses ouvrages. Il était, dit Suidas, devin de son métier (μάντις ϰαὶ ἱεροσϰόπος) ; un passage textuel de son livre, conservé par Denys d’Halicarnasse, nous fournit en effet la preuve de cette affirmation et nous donne en même temps la mesure de sa crédulité[5]. Le fait raconté dans ce passage se rapporte à l’année 306. Philochoros était donc déjà en fonction à cette date. Il mourut vieux, vers le milieu du siècle suivant, égorgé par l’ordre d’Antigone Gonatas. Ses écrits étaient nombreux et variés[6] : on y trouvait représentées toutes les formes de l’érudition et de la curiosité, depuis un recueil d’Inscriptions attiques jusqu’à des vies de poètes. Mais le plus
- ↑ Les trois autres sont Démon, Andron et Melanthios. Sur les auteurs d’Atthides, cf. C. Müller, Fragm. Hist. gr., I, p. LXXXI-XCI. Fragm. dans le même vol., p. 371 et suiv.
- ↑ C. Müller (loc. cit.) ne le croit pas, Christ les identifie (p. 419).
- ↑ Cf. fragm. 46.
- ↑ Notice dans Suidas. Cf. C. Müller, p. LXXXVIII et 384. Cf. surtout A. Roersch, Étude sur Philochore, Louvain, 1897 (65 p., extrait du Musée belge.)
- ↑ Jug. sur Dinarque, 3.
- ↑ Liste dans Suidas.