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CHAPITRE III. — RHÉTORIQUE, HISTOIRE, ETC.

considérable était l’Atthide ou Histoire attique, en dix-sept livres. On ne pouvait attendre du devin Philochoros une critique bien intelligente des vieux mythes. Mais sa crédulité valait peut-être autant que le rationalisme superficiel de ses contemporains. Il portait du moins dans ses recherches une extrême application, une attention soutenue à la chronologie, beaucoup de conscience et de minutie. De là son succès mérité. Son style n’avait, comme celui de tous ces annalistes, qu’un mérite de simplicité et de clarté. — Istros[1], enfin, né à Paphos sans doute, élève de Callimaque, auteur d’ouvrages en vers et en prose, fut surtout remarquable par l’étendue de son érudition. Il avait fait un livre sur les Locutions attiques (Ἀττιϰαὶ λέξεις). D’autres étaient consacrés à l’étude de questions historiques particulières, à des polémiques contre son contemporain Timée[2]. Son Histoire attique, qui comprenait au moins seize livres, était surtout une compilation. À propos d’une certaine fontaine de l’Acropole, Istros rapportait toutes les opinions des historiens[3]. Telle était sans doute sa méthode ordinaire. Son ouvrage méritait bien ce titre de Recueil des Atthides (Συναγωγὴ τῶν Ἀτθίδων), par lequel il semble avoir été désigné.

D’autres avaient fait des recherches sur certains peuples barbares[4].

En outre, deux prêtres de Chaldée et d’Égypte, Bérose et Manéthon, passent pour avoir écrit en grec, à la fin du ive siècle, l’un, ses Chroniques de Chaldée (Χαλδαιϰά),

  1. Notice de Suidas. Cf. Susemihl, I, p. 622. Fragm. dans C. Müller, p. 418-427.
  2. Liste de ces écrits dans C. Müller, p. XC.
  3. Fragm. 11 (Schol. Aristoph., Oiseaux. 1694).
  4. Lydiaca, de Xénophile ; Gaulois en Asie, de Démétrios de Byzance ; Lyciaca, de Ménékratès ; Cariaca, d’Apollonios ; Rois grecs et barbares, de Ménandre d’Éphèse. Pour tous ces noms, v. l’Index de Susemihl.