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CHAPITRE VI. — LES GRECS À ROME

mais plutôt en ami des récits extraordinaires qu’en naturaliste[1].


Vers le même temps que Métrodore, mais peut-être un peu plus jeune, vivait Artémidore d’Éphèse[2], dont la Géographie (Γεωγραφούμενα), en onze livres, fut une des sources de Strabon[3].


Alexandre de Milet, surnommé Polyhistor, c’est-à-dire le curieux ou l’érudit, est célèbre par le nombre plus que par la qualité de ses ouvrages[4]. Il vint à Rome comme prisonnier de guerre vers le temps de Sylla, fut esclave pédagogue chez Lentulus, qui l’affranchit, et resta en Italie, où il mourut assez âgé, dans l’incendie de sa maison de Laurente. Nous connaissons les titres et nous possédons des fragments d’un certain nombre de ses ouvrages. C’étaient des monographies historico-géographiques, semble-t-il, sur une foule de parties du monde ; sans compter des Histoires merveilleuses (Θαυμασίων συναγωγή) et une Succession des philosophes (Διαδοχαὶ φιλόσοφων), à l’imitation de tant d’autres écrits analogues de la période alexandrine. Ce qu’il y a peut-être de plus intéressant à signaler dans son œuvre, qui paraît n’avoir été qu’une immense compilation, c’est sa curiosité pour les choses de l’Orient : il avait consacré des monographies à l’Inde, à la Syrie, à Babylone, à l’Égypte. Il avait même écrit un ouvrage Sur les Juifs (περὶ Ἰουδαίων). Il nous reste de ce dernier écrit une vingtaine de fragments, conservés par Eusèbe et par Clément d’Alexan-

  1. Strabon, XVI, p. 115.
  2. Cf. Susemihl, I. p. 693-696.
  3. Cf. Marcel Dubois, Examen de la géographie de Strabon, p. 313-317.
  4. Suidas, Ἀλέξανδρος. Cf. Susemihl, II, p. 356. — Fragments dans C. Müller, Fragm. Hist. gr., III, p. 206-244.