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PAMPHILA

Bien différente de ce grammairien vaniteux et bruyant, la savante Pamphila[1] vécut pendant vingt-trois ans en Grèce à Épidaure, sans quitter son foyer domestique, recueillant, dans les conversations de son mari, Socratidas, que nous avons nommé plus haut, et des hommes distingués qui fréquentaient sa maison, des anecdotes et des faits plus ou moins dignes de mémoire ; elle en forma un vaste recueil, intitulé Notes historiques (Ὑπομνήματα ἱστορικά). L’ouvrage fut composé sous le règne de Néron. Aulu-Gelle le cite fréquemment, et atteste l’estime dont il jouissait.

VIII

Quittons maintenant ces érudits pour jeter un coup d’œil sur la littérature philosophique du même temps.

Si nous faisions ici l’histoire des idées, nous devrions étudier l’évolution des doctrines traditionnelles, leur persistance et leur fusion progressive chez les quelques hommes qui les représentent alors. Nous aurions à insister en particulier sur la renaissance du scepticisme pyrrhonien, qui semble s’être produite à partir du milieu du ier siècle avant notre ère, et qui se formula, d’abord, comme on l’a vu plus haut, dans les écrits d’Énésidème[2]. Mais toute cette philosophie, dont les productions ont d’ailleurs disparu, n’a vraiment aucun titre à figurer dans la littérature proprement dite, puisqu’elle n’a ni créé des œuvres d’un caractère original, ni même préparé des matériaux pour de telles œuvres, ni accusé vivement aucune forme intéressante du goût contemporain. Laissons-la donc de côté, et ne nous occupons que des écoles ou des hommes qui ont

  1. Suidas, Παμφίλη. Voyez Fragm. Hist. gr., t. III, p. 520.
  2. Zeller (Phil. d. Griech., t. V, ch. 1. Voir plus haut, p. 311.