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LUCIEN ; SES ÉCRITS

La collection des œuvres de Lucien, telle qu’elle est parvenue jusqu’à nous, comprend 82 écrits, parmi lesquels deux petites compositions dramatiques en vers, la Tragédie de la goutte (Τραγῳδοποδάγρα) et Pied-léger (Ὀκύπους), ainsi qu’un recueil d’Épigrammes, composé de 53 morceaux.

Un certain nombre de ces écrits ne lui appartiennent certainement pas ; pour quelques autres, la question d’authenticité est douteuse ; en revanche, il est possible que plusieurs de ceux qui étaient de lui aient été perdus[1]. Comme tous les écrivains originaux, Lucien a eu des imitateurs[2] ; quelques-uns de leurs essais se sont mêlés à ses œuvres ; d’autres ouvrages ont pu lui être imputés, en raison de confusions de noms ou de simples méprises. C’est ainsi qu’il faut rendre au premier Philostrate le Néron[3] et à l’académicien Léon l’Alcyon[4]. Le Philopatris est un pamphlet du moyen-âge byzantin (seconde moitié du xe siècle)[5]. Le recueil des Cas de longévité (Μακρόβιοι) semble devoir être attribué au temps de Tibère[6]. Les Amours (Ἔρωτες) dont nous ignorons l’origine, diffèrent absolument, par leur style prétentieux et raffiné, de la manière propre à Lucien. Il est impossible, pour une raison analogue, de lui attribuer ni l’Éloge de Démosthène (Δημοσθένους ἐγκώμιον), où il n’y a vraiment aucune trace de son esprit ou de sa finesse, ni le Charidème, dialogue sophistique sur

  1. Lucien lui-même cite (Démonax, c. I) une biographie du béotien Sostratos.
  2. Imitations des Byzantins, voir Krumbacher, Gesch. d. Byzant. Liter., no 91, 95, 106, 197 (42). Cf. Hase, Notices et Extraits, t. IX (1813) 2, p. 129, qui signale beaucoup d’imitations encore inédites.
  3. Kayser, Philostr., Vitæ sophist., préf. p. xxxiii, Heidelberg, 1838.
  4. Voy. Athénée, p. 506 c, d’après Nicias de Nicée, et Diog. L., III, 62, d’après Favorinus.
  5. Krumbacher, ouv. cité, no 91.
  6. C. F. Ranke, Lukian und Polluz, p. 16.