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GRAMMAIRE ; HÉRODIEN

rieur en mérite original[1]. Son principal ouvrage en 21 livres (Καθολικὴ προσῳδία), dont nous ne possédons plus que des extraits, traitait de toutes les questions relatives à l’accentuation, et par conséquent à la prosodie grecque. Compilation méthodique, œuvre d’immense érudition, où l’auteur avait mis à profit les travaux de ses prédécesseurs, surtout des savants alexandrins, sans y ajouter, semble-t-il, rien qui fût vraiment de lui. Il avait composé aussi un grand nombre d’écrits relatifs à des sujets de grammaire (Sur l’Orthographe, Sur les noms, Sur les déclinaisons, etc.) ; il y suivait les traces de son père[2]. Le seul qui subsiste en son état primitif, un opuscule sans grande valeur, Sur quelques particularités de langage (Περὶ μονήρους λέξεως), a pour objet d’étudier un certain nombre de formes étrangères à l’analogie. Les autres ont été remaniés et abrégés, ou réduits à l’état de fragments[3]. Le plus connu était son double ouvrage Sur l’accentuation homérique dans l’Iliade et dans l’Odyssée (Ὁμηρικὴ προσῳδία), divisé en deux parties (Ἰλιακὴ προσῳδία, Ὀδυσσειακὴ προσῳδία) dont il nous reste de nombreux extraits[4].

Un peu plus ancien qu’Hérodien, mais connu surtout comme lui par les citations des scoliastes d’Homère, Nicanor[5], fils d’Hermias, d’Alexandrie, vivait, semble-t-il, sous l’empereur Adrien. Il prit pour domaine spécial la ponctuation, dans son rapport avec les nuances du sens : objet qui n’était étroit qu’en apparence. Développant les

  1. Suidas, Ἡρωδιανός ; Poblocki, De Herodiani vita, ingenio, scriptis, 1864. Priscien l’appelle Maximus auctor artis grammaticæ.
  2. Ces écrits ne semblent pas avoir constitué plus que ceux d’Apollonios un corps de grammaire.
  3. Sur les figures (Περὶ σχημάτων), Sur les fautes de langue (Περὶ ἡμαρτημένων λέξεων), etc. Le Φιλέταιρος est une simple liste de mots et de formes à préférer ou à éviter.
  4. Lehrs, De Arist. stud. homer., p. 34.
  5. Suidas, Νικάνωρ ὁ Ἑρμείου. Ét. de Byz., v. Ἄθριβις.