tactique écrits jusque là en grec étaient fort obscurs, principalement en raison des termes spéciaux dont ils étaient pleins, il entreprend d’en composer un nouveau, d’une forme accessible à tous[1]. Toute la première partie (c. 2-32) n’est qu’un exposé des anciennes formations tactiques, grecques et macédoniennes[2]. Arrien y suit de très près le tacticien Élien dont nous parlerons plus loin[3]. Dans la seconde partie (c. 33-44), l’auteur s’occupe de la tactique romaine ; mais ayant déjà parlé de celle de l’infanterie dans un écrit qu’il avait composé pour l’empereur, il s’en tient aux manœuvres de la cavalerie[4]. Le mérite de l’ouvrage est de même genre que celui du Périple : c’est un exposé clair, sans ornement.
Au même groupe d’écrits paraît se rattacher le Plan de bataille contre les Alains (Ἔκταξις κατὰ Ἀλανῶν) ; simple fragment d’un ordre de marche et d’attaque, qu’Arrien avait dù rédiger en qualité de général. Peut-être l’avait-il inséré plus tard dans son ouvrage Sur les Alains (Ἀλανική), d’où il aura été extrait par un compilateur de documents tactiques[5].
En somme, ce n’étaient encore là que des essais sans grande importance. La véritable activité littéraire d’Arrien commence après sa retraite. C’est probablement à Athènes, sous Antonin et sous Marc-Aurèle, qu’il a composé ses principaux ouvrages. Ceux-ci appartiennent tous au genre historique. Rien en effet ne convenait mieux
- ↑ Tactique, c. 1 ; surtout : ὡς οὖν εὐγνωστότατα ἔσται τοῖς ἐντυγχάνουσι τά τε πράγματα καὶ τὰ ὀνόματα.
- ↑ C. 32, 2.
- ↑ Voir Pauly-Wissowa, art. Ælianus, 10, et R. Fürster, Hermès, XII, 488.
- ↑ C. 32, 2. La phrase est altérée, mais le sens ressort du contexte.
- ↑ Il nous a été conservé dans le Laurentianus 55, 4, qui contient des écrits relatifs à la tactique.