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CHAP. V. — HELLÉNISME ET CHRISTIANISME

pays comme le sien[1] : enfin qu’il avait visité, non seulement la Grèce, mais l’Italie, peut-être aussi la Sardaigne, et dans une autre direction, la Syrie et l’oracle d’Ammon[2]. Philostrate, dans ses Vies des sophistes (II, 13), mentionne, comme un des sophistes illustres du second siècle, un certain Pausanias de Césarée nommé plus haut, qui fut disciple d’Hérode Atticus et occupa la chaire de rhétorique d’Athènes. Vossius, et beaucoup d’autres après lui, ont cru que ce Pausanias n’était autre que le périégète. Rien n’est moins vraisemblable[3]. Suidas, qui cite les ouvrages du sophiste, ne fait aucune mention de la Description de la Grèce ; et d’ailleurs le style de cette relation, plutôt négligé, ne saurait être d’un des maîtres de la rhétorique en vogue. De nos jours, un des éditeurs de Pausanias, Schubart, a conjecturé que le périégète était le même qu’un historien d’Antioche, cité par plusieurs auteurs byzantins[4]. C’est là encore une hypothèse à rejeter : l’historien en question était d’Antioche ou de Damas, et ceux qui le citent le qualifient de chronographe habile, sans faire la moindre allusion à son ouvrage archéologique.

  1. L. V, 13, 1 : Πέλοπος δὲ καὶ Ταντάλου τῆς παρ’ ἡμῖν ἐνοικήσεως σημεῖα ἔτι καὶ ἐς τόδε λείπεται. Et il énumère le marais de Tantale, son tombeau, le siège de Pélops au sommet du Sipyle et une statue d’Aphrodite, en bois, que ce héros était censé avoir consacrée à Temnos. Cf. VIII, 47, 4.
  2. Séjour en Campanie, V, 42, 6 ; à Rome, VIII, 17, 4 ; IX, 24, 4. Description détaillée de la Sardaigne, X, 17, dont certaines parties semblent être d’un témoin oculaire. Pour ce qui est de la Syrie, les témoignages sur l’Oronte sont très précis, VI, 2, 7 : VIII, 20, 2 et surtout VIII, 29, 3. Oracle d’Ammon, IX, 16, 1. On a cru aussi que Pausanias était allé en Arabie : mais ce qu’il sait de l’Arabie (IX, 28, 3) provient de lectures ou de récits, et tel autre passage (IX, 21) paraît prouver, au contraire, qu’il n’avait point pénétré dans ce pays.
  3. Kayser, Philostrati Vitæ Sophist., p. 357.
  4. Schubart, Pausaniæ descriptio Græciæ, t. II, p. VIII. — Voir les témoignages sur l’historien Pausanias dans Histor. græci minores de Dindorf, t. I, p. 154 et suiv.