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CHAPITRE II. — PHILOSOPHIE AU IIIe SIÈCLE

Soles, Ariston de Chios, Callippos de Corinthe, Posidonios d’Alexandrie, Zénon de Sidon, d’autres encore[1]. On remarquera, dans cette liste, plusieurs Grecs semi-phéniciens. Persée fut un des plus célèbres : il avait écrit de nombreux ouvrages[2]. Mais le plus considérable de ces disciples, le successeur de Zénon comme chef de l’école, fut Cléanthe.


Cléanthe était né à Assos, en Mysie[3], sous l’archontat d’Aristophane[4] (en 331). Il fut d’abord athlète. À l’âge de quarante-huit ans, il vint à Athènes pour philosopher. Comme il était fort pauvre (il n’avait en arrivant que quatre drachmes), il fut obligé de travailler pour vivre : il puisait de l’eau pour les jardiniers pendant la nuit et suivait pendant le jour les leçons de Zénon. Sa lenteur d’esprit lui attirait des moqueries. Mais il savait y répondre avec bonne humeur et avec mordant. Ces dehors un peu lourds cachaient une intelligence vigoureuse, capable de longs efforts. Quand Zénon mourut en 364, personne ne fut jugé plus digne que Cléanthe de lui succéder. Il écrivit de nombreux ouvrages[5]. C’étaient des commentaires sur la théorie physique de Zénon et d’Héraclite, puis des traités sur divers détails de la doctrine qui, peu à peu, s’achevait et se précisait[6]. Il écrivit même en vers. Le seul morceau de quelque étendue qui nous reste de ses œuvres est le célèbre Hymne à Zeus, où il avait résumé avec force et non sans

  1. Diog. L., VII, 36-38. Cf. Susemihl, I, p.  61 et suiv.
  2. Voir la liste dans Diogène.
  3. Diog. L., VII, 168-176. Cf. Susemihl, I, p. 59-61. — Fragments dans Mullach (Didot), Fragm. Philosoph. graecorum, t. I, p.  151 et suiv.
  4. Philodème, Index stoicorum, col. XXVIII (dans Comparetti, Riv. di filologia, IV, 1875).
  5. Liste dans Diogène, 174 et suiv.
  6. Diog. L., 84.