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CHAP. V. — HELLÉNISME ET CHRISTIANISME

proximativement aux premiers siècles de l’Empire. C’est un exposé systématique des généalogies des dieux et des héros, destiné sans doute à être lu et consulté par tous ceux que les longues recherches auraient effrayé[1]. Ils avaient là sous la main, en un tout petit volume, ce qu’il leur était nécessaire de savoir. Le seul mérite de l’ouvrage était d’être commode. S’il a paru précieux aux mythologues modernes et s’il s’est fait une réputation parmi eux, c’est qu’il est resté pour nous comme le témoin indispensable d’une quantité de traditions, ou perdues, ou mal attestées. — On rapporte généralement au même temps, sans indices bien probants d’ailleurs, le petit opuscule d’Antoninus Liberalis, intitulé Recueil de métamorphoses (Μεταμορφώσεων συναγωγή), qui appartient en tout cas par sa nature à la même classe d’ouvrages. On y trouve réunies, sous forme de petits récits en prose passablement secs, quarante-et-une des métamorphoses qui avaient été racontées par divers poètes, plus spécialement par Nicandre dans ses Ἑτεροιούμενα[2]. Quelques modernes ont pensé que c’était là un livre de classe. Il paraît plus probable qu’il s’adressait, comme le précédent, à ce public lettré qui avait besoin d’érudition expéditive.

En insistant sur de telles œuvres, nous nous écarterions de notre plan. Mais ce savoir futile et médiocre est un des traits de l’hellénisme du temps ; on ne pouvait omettre de le signaler.

    Suppl. XII) et Bethe, Quæstiones Diodoreæ mythographæ, diss. Gott, 1889.

  1. La question des sources, fort difficile, n’est encore qu’ébauchée. Voir l’art. cité de Schwartz dans Pauly-Wissowa.
  2. Les sources sont indiquées dans le ms. unique qui nous a conservé la Συναγωγή. Ces indications semblent être l’œuvre d’un scoliaste ; elles sont incomplètes.