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LE ROMAN

ques du temps[1]. Sa science d’atticiste s’était affirmée dans un lexique spécial (Ἀττιϰῶν λέξεων ἐϰδόσεις β′). Il avait écrit sur Homère (Ἀπορήματα Ὁμηριϰά Προϐλήματα Ὁμηριϰά, Περὶ τῶν παῤ’Ὁμήρῳ πολλα σημαινουσῶν λέξεων, Εἰ φιλόσοφος Ὅμηρος, etc.)[2] ; et ceux des titres de ses ouvrages que nous connaissons encore montrent qu’il étudiait à la fois en lui la langue et les idées. Tout cela est perdu, et nous ne retrouvons plus qu’une trace indirecte de son influence dans les Questions homériques de son disciple Porphyre. C’est cette renommée qui lui a fait attribuer à tort le Traité du sublime dont nous avons parlé plus haut[3]. Cet ouvrage, nous l’avons vu, ne peut pas être de lui. Nous devons donc nous résigner à ne pas pouvoir juger par nous-mêmes celui qui fut en son temps le représentant le plus éminent de la critique.

IV

Sans sortir de l’école et de son domaine, c’est le moment d’introduire dans cette histoire un genre dont nous n’avons encore rien dit, et qui était pourtant réservé dans l’avenir aux plus brillantes destinées ; le roman. Né vers le début de la période romaine sous l’influence de la sophistique, il n’en est guère encore, au iiie siècle, qu’au commencement de sa popularité ; mais,

  1. Vie de Plotin, 20 : Τοῦ ϰαθ’ ἡμᾶς ϰριτιϰωτάτου γενομένου ϰαὶ τὰ τῶν ἄλλων πάντα τῶν ϰαθ’ αὑτὸν διελέγξαντος.. Et plus loin : ἐλλογιμωτάτου ἀνδρὸς ϰαὶ ἐλεγϰτιϰωτάτου. Plus loin encore, 21 : τοσοῦτος ἀνὴρ ϰαὶ ἐν ϰρίσει πρῶτος ὢν ϰαὶ ὑπειλημμένος ἄχρι νῦν. — Cf. l’anonyme cité dans la note précédente, et surtout ce qu’en dit Eunape dans la vie de Porphyre.
  2. Titres cités par Suidas.
  3. Voir p. 378.