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LA POÉSIE DU IIIe SIÈCLE

avoir été l’égyptien Sotérichos, de la ville d’Oasis, qui, toute la fin du même siècle ou peut-être dans les premières années du suivant, sous Dioclétien, composa toute une série de poèmes[1]. Suidas cite de lui un Éloge de Dioclétien, une Histoire de Panthéa la Babylonienne, une Ariane, un Poème d’Alexandre, où était racontée la prise de Thèbes[2]. Il faut ajouter à cette liste des Calydoniaques et un Poème sur Oasis[3] mais sa grande œuvre paraît avoir été un poème mythologique, les Bassariques, en quatre livres, où il développait la légende de Dionysos[4]. C’est peut-être à ce poème perdu que Nonnos a dû la première idée de ses Dionysiaques, et, s’il en est ainsi, Sotérichos doit être associé en quelque mesure à l’honneur de la renaissance poétique dont Nonnos sera le chef.

La seule composition en vers, qui soit venue jusqu’à nous, entre celles qu’on peut rapporter à ce temps, est un poème didactique sans valeur littéraire, relatif à la divination. Ce poème, qui porte le nom de Manéthon et qui a pour titre Ἀποτελεσματιϰά, développe en six livres une série de règles astrologiques ; assemblage confus, dont la plus grande partie, tout au moins, semble trahir une origine à peu près contemporaine d’Alexandre Sévère, tandis que d’autres parties appartiennent au ive siècle[5].

  1. Suidas, Σωτήριχος ; cf. Βασσαριϰά.
  2. C. Müller a cru pouvoir considérer comme des fragments de ce poème quelques vers choliambiques qui figurent dans le récit du Pseudo-Callisthène (Pseud. Call., p. XXIV, dans l’Arrien de la Biblioth. Didot).
  3. Tzetzes, ad Lycophr., 486 et Ét. de Byz., Ὕασις.
  4. Fragments dans Duentzer, Fragm. der ep. Poesie, II, 99 sqq.
  5. Les Ἀποτελεσματιϰά se trouvent dans le volume de la Biblioth. Didot qui contient Théocrite et les poètes didactiques. Voir l’étude préliminaire très complète de A. Koechly, seconde édition de Koechly, Leipzig, 1858. — On trouvera dans le même volume : un poème Sur les Auspices, qui porte le nom du philosophe Maxime