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CHAP. VI. — DE SEPTIME SÉVÈRE À DIOCLÉTIEN

La poésie lyrique n’est plus représentée au iiie siècle par aucun nom important. Ce n’est pas à dire qu’elle eut cessé d’exister. Elle se perpétuait certainement entre les mains d’amateurs aujourd’hui inconnus, inventeurs oubliés de poèmes anacréontiques dont les œuvres figurent peut-être dans le recueil dont il sera question plus loin, épigrammatistes noyés dans les anthologies, ou encore auteurs d’odes de circonstance qui ont péri. Philostrate, dans une de ses lettres (Epist. 71), recommande à un ami riche et puissant un certain poète Celse, qui avait raconté toute sa vie dans des chansons d’amour, « comme font, dit-il, les naïves cigales ». Il a pu se rencontrer beaucoup de cigales de cette sorte dans le courant du iiie siècle ; nous ne perdrons pas notre temps à leur faire la chasse.

VI

En face de la littérature frivole, nous avons vu se constituer, dès le siècle précédent, une littérature historique et philosophique, qui, sans atteindre à une originalité supérieure, nous a paru cependant l’emporter par le sérieux, la sincérité, le goût de la raison. Cette antithèse se continue à travers tout le troisième siècle, à peu près dans les mêmes conditions. Et, là aussi, nous rencontrons, dans l’histoire et dans la philosophie, des esprits sains, vraiment dignes d’estime.

La bonne tradition historique, en particulier, qui avait été si heureusement renouvelée, au temps de

    (ive siècle), mais qui paraît être l’œuvre d’un poète alexandrin ; des fragments astronomiques de Dorothéos (d’époque inconnue) ; quelques vers élégiaques Sur l’horoscope d’Annubion, probablement contemporain de Néron, mais en tout cas antérieur au ive siècle ; Engebrecht, Hephaest. von Theben, 36.