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HISTORIENS DE SECOND RANG

gique. Il exerça les hautes charges d’archonte-roi, puis d’archonte éponyme ; et quand les Hérules, sous Gallien, en 267, ravagèrent l’Achaïe et prirent Athènes, ce fut lui qui organisa la résistance et sauva son pays. Ce vaillant homme avait composé plusieurs ouvrages historiques : une Histoire des successeurs d’Alexandre (Τὰ μετ’ Ἀλέξανδρον), une Chronique (Χρονιϰά), une Histoire des guerres des Scythes (Σϰυθιϰά). Sa Chronique révélait surtout un érudit soucieux d’exactitude ; c’était un exposé chronologique des grands faits de l’histoire universelle, depuis les temps fabuleux jusqu’à l’année 269 ; elle est souvent citée par les historiens de l’Histoire Auguste, et Eusèbe, qui l’a continuée, en atteste la minutie laborieuse[1]. Dans ses histoires, il devait ressembler à Hérodien, plus encore par ses défauts que par ses qualités. Comme lui, il croyait bien faire d’imiter Thucydide, et, comme lui aussi, il s’appliquait à composer de belles harangues. Les fragments qui nous restent des Successeurs d’Alexandre semblent provenir de deux discours, prêtés par lui l’un à Hypéride, l’autre à Phocion. Dans ses Guerres des Scythes, où il racontait en détail les invasions des barbares dont il avait été le témoin, il s’était mis lui-même en scène ; on peut lire encore une partie d’une harangue qu’il était censé avoir tenue aux Athéniens, quand il les arma contre les Goths (fr. 21). Du même ouvrage proviennent deux discours, une adresse des députés barbares à l’empereur Aurélien et la réponse de l’empereur (fr. 24). Les autres extraits sont d’intéressantes descriptions de sièges, où l’on reconnaît un narrateur exact, mais un écrivain médiocre.

Nommons enfin, pour clore cette liste, le philosophe Porphyre, dont nous parlerons bientôt plus au long. Il appartient à la série des historiens par sa Chronique,

  1. Fragm. Hist. Gr., III, p. 610.