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THÉMISTIOS

de hautes dignités, qu’il n’accepta pas[1]. Sous son successeur, Jovien, ce fut Thémistios qui, au nom du sénat, harangua l’empereur à propos de son consulat de 364[2]. Ces faveurs impériales se continuèrent sous Valens et sous Théodose. Ce dernier lui conféra, en 384, le titre de préfet de la ville[3], et lui confia l’éducation de son fils Arcadius. Thémistios dut mourir avant l’avénement de son élève en 395, car il ne nous reste rien de lui qui se rapporte à ce nouveau règne.

Ces indications définissent le rôle de Thémistios[4]. Maître renommé, il fut, en outre, l’orateur officiel de Constantinople, et par conséquent de l’Orient grec. Ce rôle, il le dut à son talent ; mais son caractère lui permit de le remplir avec honneur. En un temps d’adulation, il sut parler aux empereurs avec dignité et leur donner parfois, sous forme d’éloges, d’utiles conseils[5]. Chose plus difficile encore, dans une société déchirée par les discordes religieuses, il se fit estimer de tous, païens et chrétiens. Sincèrement attaché à l’hellénisme, il réclama la liberté religieuse, avec une véritable élévation de pensée.

Il nous reste de lui, d’une part, un recueil de paraphrases sur un certain nombre de traités d’Aristote, d’autre part, des discours.

Les Paraphrases (Παραφράσεις τοῦ Ἀριστοτέλους (Paraphraseis toû Aristotelous)) sont le débris d’un de ses premiers ouvrages. Il nous apprend (23e Disc., p. 355, Dind.) qu’il les avait composées pour lui-même dans sa jeunesse et qu’elles furent

  1. 34e Disc., Περὶ ἀρχῆς (Peri archês), p. 457, Dind.
  2. 5e Disc., Ὑπατιϰός (Hupatikos).
  3. 34e Disc., Περὶ ἀρχῆς (Peri archês).
  4. E. Barat, De Themistio sophista et apud imperatores oratore, Paris, 1853.
  5. Socrate, Hist. eccl., IV, 32, attribue à son influence l’atténuation des rigueurs dont Valens avait d’abord usée envers les catholiques orthodoxes.