il est vrai, plusieurs fragments d’édits[1]. La plupart semblent authentiques. Elles sont adressées à des amis, tels que Salluste, à des orateurs ou à des philosophes, tels que Libanios, Eugénios, Thémistios, Maxime, Jamblique, quelques-unes à des agents impériaux, à des évêques. Réunies, elles laissent voir les inégalités du caractère et de l’esprit de leur auteur : sa simplicité et son affection envers ses amis, ses intentions droites, son esprit de justice ; mais aussi ses rancunes, ses partis pris, et certaines habiletés douteuses, dans lesquelles on regrette de lui voir compromettre sa droiture naturelle.
Julien, mort à trente-trois ans, ne semble pas avoir donné toute sa mesure comme écrivain. Il y avait certainement en lui un penseur, un historien, un moraliste et un satirique ; il y avait surtout un homme, dont la vraie nature perçait à chaque instant sous les formes convenues de la littérature du temps ; ses préjugés même et ses passions auraient pu contribuer à lui faire une originalité plus accusée. Le temps lui a manqué pour se dégager de l’influence de ses maîtres et devenir tout à fait lui-même.
La demi-renaissance de la sophistique que nous venons de signaler devait avoir son contre-coup sur la poésie, puisque, dans toute cette période de l’empire, poésie et sophistique ne se séparent point.
- ↑ Westermann, De Juliani epistolis, dans ses Comment. de epistol. scriptoribus græcis, Lipsiæ, 1854 ; C. Sintenis, Bemerkungen zu den Briefen Julians, Hermes, I, p. 69-76 (1866) ; Bidez et Cumont, Recherches sur la tradition manuscrite des lettres de l’empereur Julien, Bruxelles, 1898.