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GRÉGOIRE DE NYSSE

Plus jeune que Basile d’une dizaine d‘années environ, il fut en partie élevé par lui. Après avoir hésité longtemps entre l’état ecclésiastique et la vie séculière, il devint prêtre et fut nommé par son frère, en 371, évêque de la petite ville de Nyssa, en Cappadoce. Il dut, sous le règne de Valens, y lutter énergiquement contre les Ariens. Dépouillé par eux de ses fonctions épiscopales, il n’en reprit possession qu’après la mort de l’empereur qui les protégeait, en 378. Son rôle grandit dans les années suivantes. Au concile de Constantinople, en 381, il paraît comme un des théologiens les plus écoutés de l’Orient, et il demeure, sous le règne de Théodose, une autorité en matière d’orthodoxie. Il disparaît ensuite, sans qu’on sache rien de ses dernières années, dans la fin du ive siècle.

Ses écrits, très nombreux, se rapportent surtout à l’exégèse, dans laquelle il se montre, bien plus que Basile et Grégoire de Nazianze, animé de l’esprit d’Origène, c’est-à-dire chercheur infatigable du sens spirituel et figuré. Polémiste et défenseur des dogmes, il a été un des soutiens de l’orthodoxie contre les diverses hérésies de son temps, en particulier contre l’Arianisme (Grande catéchèse, Λόγος κατηχητικὸς ὁ μέγας ; Discours contre Eunomios, en treize livres, Πρὸς Εὐνόμιον ἀντιῤῥητικοὶ λόγοι ; deux Discours contre Apollinaire ; etc.). Son Dialogue sur l’âme et la résurrection, entre sa sœur Macrina et lui-même (Περὶ ψυχῆς καὶ ἀναστάσεω ; ou τὰ Μακρίνια), écrit peu après la mort de Basile, nous montre en lui un philosophe en même temps qu’un croyant. On a aussi de lui plusieurs traités sur diverses questions relatives à

    surtout de ses propres œuvres et de sa correspondance. Voir en particulier le prologue de son homélie De hominis opificio, celui de son commentaire sur l’Hexahéméron, ses lettres 11, 81, etc. Voir aussi Basile, lettres 53, 60, 100. Consulter sur sa personne et ses œuvres, Bardenhewer, Patrol., 51.