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CHAPITRE III

L’ILIADE ET L’ODYSSÉE
SOMMAIRE
I. Importance particulière de l’Iliade et de l’Odyssée. — II. Priorité de l’Iliade. Le sujet. Analyse du poème. — III. Aspect général du poème. Unité et disparates. Sa formation. — IV. Beauté d’ensemble de l’Iliade. Étendue et variété. Harmonie générale. — V. Caractère religieux et héroïque. Naïveté de croyance. Les dieux et les hommes. Idéal et réalité. Moralité du poème. — VI. Forme du poème. Discours, récits, descriptions. Le style et la langue de l’Iliade. — VII. La seconde épopée grecque. Sujet de l’Odyssée. Analyse du poème. — VIII. Structure du poème. Son unité. Sa formation. — IX. Beauté d’ensemble. Étendue et variété. Progression de l’intérêt. Quelque monotonie dans l’invention. — X. La religion de l’Odyssée. Le merveilleux. Progrès du réalisme dans certaines parties. De quelques personnages. Moralité du poème. — XI. Forme de l’Odyssée. Style et langue. — XII. Conclusions sur les deux poèmes homériques. Les deux poèmes et leur temps. Leur influence.


1. Importance particulière de ces deux poèmes. — La période qui vient d’être délimitée et caractérisée vit certainement naître en foule les poèmes et les groupes de poèmes. Une ample production épique était exigée par l’état des esprits et favorisée par l’abondance des légendes héroïques. Mais, de toutes les œuvres de ce temps, deux seulement ont survécu, l’Iliade et l’Odyssée. De très bonne heure, elles paraissent avoir éclipsé toutes les autres. Elles durent sans doute ce privilège à une contexture plus forte et à des beautés d’invention supérieures ; elles le durent aussi