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PASSÉ


Car un matin, j’ai vu que ma chère amoureuse
Cachait un grand désastre en sa poitrine creuse.

J’ai vu que sa jeunesse était un faux dehors,
Que l’âme était usée et les doux rêves morts.

J’ai senti la stupeur d’un possesseur avide
Qui trouve, en s’éveillant, sa maison nue et vide.

                                   

J’ai cherché mes trésors. Tous volés ou brisés !
Tous, jusqu’au souvenir de nos premiers baisers !

Au jardin de l’espoir, l’âpre dévastatrice
N’a rien laissé, voulant que rien n’y refleurisse.

J’ai ramassé mon cœur, mi-rongé dans un coin,
Et je m’en suis allé je ne sais où, bien loin.

                                   

(Avec des rythmes sourds, j’endors ma rêverie
Comme une mère fait de son enfant qui crie.)