Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/102

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Benyowszky accuse l’intendant et le gouverneur des îles de vouloir ruiner son entreprise. – Affaire du comptable des Assises. – Envois faits des îles à Madagascar. – Rapports défavorables sur l’établissement.[1]


En même temps que Benyowszky envoyait à Paris ces récits grandiloquents, il se plaignait vivement que les administrateurs des îles lui fussent défavorables ; il allait plus loin : il les accusait formellement de vouloir ruiner son établissement parce que son autorité nuisait à leur fortune en les empêchant de faire le commerce illicite, comme leurs prédécesseurs, aux frais du roi et à leur grand profit. Il attribuait à cette basse cupidité, plutôt qu’à la jalousie de commander, l’acharnement qu’ils mettaient à gêner son activité, à lui refuser les marchandises de traite nécessaires au commerce, à le réduire, comme il dit, au désespoir. Que de tels griefs puissent être relevés ou non contre Ternay et Maillart, le lecteur en jugera lui-même sur les justifications des accusés. Nous avons vu au début de notre étude que la pacotille, pour l’appeler par son nom, était aussi ancienne que la Compagnie des Indes elle-même ; c’était un abus vénérable par son antiquité ; il ne paraît même pas que les plus honnêtes gens du temps aient considéré comme déshonorante une pratique aussi généralement

  1. A. C. Fonds Madagascar. C5, 5, 6 aux dates indiquées. – Mémoires de Benyowszky.