Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/114

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le 17 juillet 1775, que M. le baron de Benyowszky devait entretenir correspondance avec eux, mais qu’il n’était tenu de rendre compte qu’au secrétaire d’État de la Marine et des Colonies. Cette décision le rendait indépendant de fait et l’on conçoit dès lors l’embarras d’un intendant qui pouvait être tenu de fournir de l’argent et ne pouvait exercer aucun contrôle sur l’emploi qui en était fait. Il est assez naturel qu’à la réception de cette dépêche, Maillart ait interrompu les envois qu’il n’avait pas cessé de faire à Madagascar jusqu’au mois de décembre 1775 et dont on ne lui avait rendu aucun compte, contrairement à la règle. C’est à partir de cette date que Benyowszky cessa de recevoir des secours réguliers. Il faut avouer qu’il est lui-même responsable de cet abandon. On lui en donna avis en lui en expliquant les motifs. Il ne répondit pas. Il avait assez mal reconnu la complaisance de l’intendant. On sait qu’il n’avait ni transmis ni laissé transmettre aucun compte depuis son arrivée à Louisbourg. Aussi, Maillart pouvait lui écrire le 21 juin 1775, c’est-à-dire environ dix-sept mois après son débarquement : « Je n’ai encore aucune nouvelle du trésorier, du garde-magasin, par conséquent aucun compte qui constate l’emploi des fonds et des effets et rien qui constate le restant. Je n’ai pas davantage la liste des hommes encore existants, ni de liste des morts, avec l’époque de leurs décès, pour servir à livrer des extraits mortuaires à leurs familles. On n’a point non plus envoyé d’inventaires des morts, ni aucun produit de leurs successions. Je suis, d’après cela, dans l’impossibilité de rien constater dans les détails qui me concernent, d’autant plus que M. Desassises étant mort, ni ses papiers, ni son inventaire, ni ses ordres ne m’ont été adressés, non plus que ceux du sieur Senaut, qui a été quelque temps garde-magasin. » On comprend qu’en raison de cette incurie, Maillart ait pu, sans exagération, écrire au ministre que les comptes de la colonie nouvelle pourraient être considérés comme ceux d’un navire naufragé et perdu corps et biens.

La demande d’éclaircissements au sujet des fonds dépendant des