Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/118

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venait de mourir. Il apportait des lettres de particuliers qui dépeignaient la situation de l’établissement comme très peu favorable. Le capitaine et le chirurgien déclarèrent qu’à leur départ, le 3 juillet, 180 hommes sur 237 et 12 officiers sur 22 étaient morts ; Benyowszky était fort malade. Quant à lui, il mandait qu’il se portait bien et qu’il n’avait perdu que 49 hommes. Et tandis qu’il énumérait pompeusement les quantités de riz accumulées par ses soins, le capitaine du Grand-Bourbon disait qu’on n’avait pas même pu lui en fournir pour sa traversée et que tous les magasins étaient vides : cependant Benyowszky demandait 50 hommes du régiment de I’île de France pour compléter sa troupe : Ternay ne crut pas devoir les accorder, mais il fit passer sur la frégate la Belle-Poule commandée par le chevalier Grenier, des chirurgiens, des médicaments, des vins, des eaux-de-vie, des farines et tous les secours qu’il pouvait, eu égard à la disette où était l’île de France : il recommanda au capitaine de ne prêter ses hommes que pour faire des cases et des magasins sur l’île Maroce et, en tout cas, de ne pas les laisser travailler dans l’établissement marécageux de Louisbourg. Au mois de septembre, on reçut encore des nouvelles : Benyowszky écrivit qu’il avait trouvé un joli port entre le port Louquès et le cap d’Ambre, et que sept pirogues chargées en plein d’ambre avaient payé toutes ses dépenses : « Il nous a envoyé à chacun, dirent les administrateurs dans leur compte rendu, un gros morceau de ce prétendu ambre, qui n’est qu’une mauvaise gomme, et il ajoute avoir envoyé en France la corvette du roi le Postillon, pour informer le ministre de cette découverte et cela contre notre avis. »

Ils trouvèrent aussi fort mauvais qu’il eût accordé au sieur Savournin, armateur et négrier, le privilège du commerce sur la côte ouest de Madagascar, moyennant 100,000 livres une fois versées à la caisse du roi à Madagascar, fonds dont il disait qu’il rendrait compte directement en France. Cela paraissait irrégulier. Quant aux secours