Page:Cultru - Un empereur de Madagascar au XVIIIe siècle - Benyowszky.djvu/210

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à droite une chambre partagée en deux. D’une part est logée Mlle Ensky ; l’autre est une espèce d’office qui servait de cabinet à M. le baron, pendant le séjour de MM. de Bellecombe et Chevreau. À droite de la maison est un pavillon de même hauteur que la case principale, de vingt pieds carrés, construit également en palissades équarries, planchéié, lambrissé en nattes et couvert en paille, ayant une petite cheminée et ne formant qu’une seule pièce qui servait de cabinet de travail à M. le baron de Benyowszky et où MM. Bellecombe et Chevreau ont couché.

À gauche est un pavillon commencé de même dimension que le précédent, mais divisé en deux chambres et couvert en bardeaux qui ont été envoyés de l’île de France. En avant, et dans la ligne même du pavillon de la droite, est une cuisine en palissades ; et vis-à-vis le corps de logis, à environ dix toises, est un hangar soutenu par des palissades et couvert en paille, où travaillent quelques ouvriers. Dans l’est de ce hangar sont deux petites rues d’environ trente toises de longueur, bordées des deux côtés de cases en palissades couvertes en paille, ayant à peu près douze pieds de hauteur, sans compter la couverture, et servant de logement à tous les officiers et employés et de magasins pour tous les effets du Roi. Sur la pointe de la presqu’île, du côté de la mer, est l’hôpital, qui tombe en ruine et que MM. de Bellecombe et Chevreau ont décidé devoir être placé dans l’intérieur des terres, environ à une lieue et demie, comme il sera dit ci-après. J’évalue la dépense des différents bâtiments de Louisbourg, le fort compris, à vingt-cinq mille livres ; mais il est à remarquer que tout, à l’exception du gouvernement, est à refaire, l’humidité ayant pourri toutes les palissades… Les palissades qu’on met en terre sont pourries dans deux ans ; on ne peut creuser deux pieds sans trouver l’eau…

Je suis parti le 28 septembre pour la Plaine de Santé (nom qui ne convient guère à cet établissement). J’accompagnais MM. de Bellecombe, Chevreau et Benyowszky. Nous étions tous quatre dans une pirogue et précédés par deux autres qui portaient nos provisions et quelques soldats qui étaient à notre suite avec un interprète. Nous avons fait en dix heures sept lieues dans cette rivière qui est partout large de cent cinquante à cent-quatre-vingts toises et commence à s’encaisser à une lieue de Louisbourg. Les bords sont alors élevés de quinze à dix-huit pieds. Le pays est très découvert et cette rivière coule l’espace de dix lieues dans une très jolie plaine dont la terre est sablonneuse, mais couverte d’herbes appelées fataque… Dans le trajet