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SUR LE DIVORCE

voirs ; qui allègue le dérèglement de ses pensées en excuse du dérèglement de sa conduite, et qui subit ainsi volontairement la honte d’une double corruption ? A-t-elle de la pudeur, celle qui dédaigne et abandonne l’époux qu’elle a reçu dans ses bras, et dont elle a fait une partie d’elle-même ? Ce sont ses faveurs qu’elle avilit ; elle leur ôte tout leur prix en dégradant celui qui en fut l’objet. A-t-elle de la pudeur, celle qui devient parjure en présence du Ciel même qu’elle avoit pris à témoin de sa fidélité ? A-t-elle de la pudeur, celle qui déshonore les autorités en les faisant servir à ses passions et en n’implorant leur appui qu’au moment précis où la loi intimidée remet ses pouvoirs à la conscience ? « C’est à cause de la dureté de votre cœur, disoit Jésus-Christ aux Israélites, que le divorce vous a été permis. » C’est aux hommes seuls qu’il s’adressoit, qu’auroit-il dit aux femmes ?

Si les femmes de notre siècle s’étoient accoutumées, selon le but de leur existence, à ne connoître d’autre bonheur que celui qu’elles donnent, à mettre de la suite et de l’ensemble dans leur vie, à respecter le passé et à le considérer comme un des élémens de leur malheur ou de