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ÉTUDE

Pigalle qui s’obstina à représenter l’illustre vieillard dans cette nudité antique pour laquelle on eut grand’peine à obtenir de lui quelques voiles.

Comme maîtresse de salon, Mme Necker, sans pouvoir aller jusqu’aux brusqueries et aux gronderies indiscrètes que Mme Geoffrin se permettait impunément à l’égard de ses pensionnaires, exerça sur ses amis un empire plus modeste, plus doux, mais plus salutaire, et Buffon et Thomas ont rendu hommage à ce rayonnement moral qui vivifiait les cœurs autour d’elle plus que les esprits. Elle avait et elle communiquait l’enthousiasme du bien, dont le beau n’était à ses yeux que l’expression la plus parfaite.

Plusieurs de ses hôtes et de ses amis furent aussi ses obligés : sa protection fut largement exploitée par les sollicitations de Marmontel et de Morellet, et Mme Suard reconnaît les bienfaits dont elle se plut à combler son mari et elle, le petit ménage, comme on disait alors de ce couple aimable et insinuant qui sut si bien pratiquer l’art de parvenir.

Nul doute que si Mme Necker et M. Necker l’eussent voulu, il eût pris place au milieu des juges de ces concours dont il avait reçu les plus belles