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réflexions

de plus jeunes mains devoient partager avec eux[1].

On a beaucoup écrit contre les inconvéniens du divorce ; je ne relèverai donc que les moins apparens et les moins observés, et je m’adresse seulement aux âmes tendres et douces, déjà dans la dépendance de tous les devoirs, de toutes les vertus, de tous les sentimens, et dont l’existence et les jouissances sont un composé de rapports et de liens qui se fortifient mutuellement ; j’espère les convaincre que cette question du divorce est, en dernière analyse, celle du bonheur ou du malheur des êtres sensibles.

L’on se rappellera peut-être un tableau charmant des Études de la Nature, où l’auteur nous découvre dans un seul exemple la chaîne continue et indissoluble de tous les objets de la création : il choisit au hasard la simple plante du fraisier, qui parfume le printemps, qui rafraîchit le voyageur fatigué, qui présente ses dons aux abeilles, pour qu’elles nous en offrent

  1. Till younger hands ere long assist us.
    (Milt., Paradise lost, B. IX.)