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Page:Curie - Pierre Curie, 1924.djvu/16

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PIERRE CURIE

Ainsi ses connaissances en sciences naturelles progressaient rapidement ; il en a été de même des éléments des mathématiques. Ses études classiques, au contraire, ont été assez négligées, et c’est principalement en lisant qu’il acquit ses connaissances de littérature et d’histoire. Son père, dont la culture était très vaste, possédait une bibliothèque contenant de nombreux ouvrages d’auteurs français et étrangers. Ayant lui-même un goût très prononcé pour la lecture, il sut le communiquer à ses fils.

Vers l’âge de quatorze ans, il se produisit dans l’éducation de Pierre Curie une circonstance fort heureuse. Il fut confié à un excellent professeur, A. Bazille, qui lui enseigna les mathématiques élémentaires et les mathématiques spéciales. Ce maître sut apprécier son jeune élève, s’attacha à lui et le fit travailler avec la plus grande sollicitude ; il l’aida même à avancer ses études de latin, qui se trouvaient fort en retard. En même temps, Pierre Curie se lia d’amitié avec Albert Bazille, fils de son professeur.

Cet enseignement a eu, sans aucun doute, une grande influence sur l’esprit de Pierre Curie ; il l’a aidé à se développer, à approfondir ses facultés et à prendre conscience de ses capacités scientifiques. Pierre Curie avait pour l’étude des mathématiques une aptitude remarquable, qui se traduisait surtout par un esprit géométrique caractérisé et une grande facilité de vision dans l’espace. Il ne tarda pas à faire de grands progrès, et ces études qui le passionnaient furent une de ses plus grandes joies ; aussi conserva-t-il à son maître une reconnaissance inaltérable. Il me raconta un détail qui prouve que,