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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/18

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introduction


netteté la conception de la structure corpusculaire de l’électricité, comprennent l’étude des rayons cathodiques et des rayons positifs, la découverte et l’étude des rayons Röntgen et l’étude des ions gazeux ; elles ont conduit à la notion de l’existence de particules qui portent des charges positives ou négatives, et qui peuvent avoir des dimensions comparables aux dimensions atomiques ou bien des dimensions considérablement plus petites.

La théorie d’ionisation qui a été établie pour rendre compte des caractères de la conductibilité électrique dans les gaz a été reconnue apte à fournir une interprétation de la conductibilité acquise par un gaz soumis à l’action d’un corps radioactif ; cette théorie a pu être appliquée à l’étude des radiations émises par les substances radioactives, et constitue à ce point de vue un instrument de recherches très précieux. De plus, les rayons des corps radioactifs présentent des analogies de nature avec les rayons cathodiques, les rayons positifs et les rayons Röntgen, et peuvent souvent être étudiés par des méthodes analogues. On peut dire que la découverte de la radioactivité s’est produite à une époque où le terrain était admirablement préparé pour tirer parti de cette découverte et pour en faire valoir la portée.

Étroitement liée à la Physique et à la Chimie, empruntant les méthodes de travail de ces deux sciences, la Radioactivité leur apporte en échange des éléments de renouvellement. À la Chimie elle apporte une nouvelle méthode pour la découverte, la séparation et l’étude des éléments chimiques, la connaissance d’un certain nombre d’éléments nouveaux de propriétés très curieuses (en premier lieu le radium) ; enfin, la notion capitale sur la possibilité de transformations atomiques dans des conditions accessibles au contrôle de l’expérience. À la Physique, et surtout aux théories corpusculaires modernes, elle apporte un monde de phénomènes nouveaux dont l’étude est une source de progrès pour ces théories ; on peut citer, par exemple, l’émission de particules portant des charges électriques et douées d’une vitesse considérable, dont le mouvement n’obéit plus aux lois de la Mécanique ordinaire, et auxquelles on peut appliquer, dans le but de les