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C’est cette formule qui a été utilisée pour le calcul du coefficient Pour s’en servir il faut connaître le rapport qui est fourni par la mesure des courants de saturation obtenus sur les électrodes E1 et E2 quand, la diffusion ayant été arrêtée, l’équilibre de l’émanation avec la radioactivité induite est établi.

Généralement la mesure était faite par un autre procédé. Les électrodes restaient chargées négativement pendant la durée de la diffusion et recueillaient la plus grande partie du dépôt actif formé dans le gaz (radioactivité induite) ; la diffusion étant arrêtée, les électrodes étaient rapidement remplacées par des électrodes semblables inactives, et la mesure était faite aussitôt. La durée de la diffusion variait de 15 minutes à 2 heures. Dans le calcul on ne conservait que les deux premiers termes du développement, la série étant très convergente. Les valeurs obtenues pour étaient comprises entre 0,08 et 0,12. Des expériences ultérieures, faites dans des conditions meilleures de constance de température, ont fourni des valeurs plus concordantes comprises entre 0,07 et 0,09. On n’a constaté aucune influence de l’humidité de l’air ni aucune perturbation provenant de l’action du champ électrique ; ce dernier fait tend à prouver que l’émanation n’est pas changée.

La méthode qui vient d’être exposée ne semble pas se prêter à des mesures très exactes. Une perturbation considérable doit se produire au moment où l’on ouvre la paroi. De plus la mesure du courant dans les sections 1 et 2 du tube doit être influencée par le manque d’uniformité dans la distribution de l’émanation. Si les expériences comportaient une précision suffisante, il serait facile de tenir compte de la destruction spontanée de l’émanation pour des temps de diffusion plus longs.


P. Curie et M. Danne ont mesuré le coefficient de diffusion de l’émanation du radium par une méthode différente[1].

Considérons deux réservoirs 1 et 2 (fig. 51) qui communiquent entre eux par un tube étroit de longueur l et de section s. Les volumes des deux réservoirs sont et . Au début le réservoir 1 contient de l’émanation. La pression du gaz est la même dans les

  1. Curie et Danne, Comptes rendus, 1903.