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fusion. Le tube a été ensuite scellé sous le vide. Après 20 jours le spectre du gaz contenu dans le tube a été examiné par M. Deslandres qui a observé le spectre complet de l’hélium. La lumière émise par le tube donnait un spectre continu.

MM. Himstedt et Meyer[1] ont fait des expériences avec du radium enfermé dans le vide dans un tube scellé ; l’apparition du spectre de l’hélium a été également observée dans leurs expériences.

M. Debierne[2] a opéré avec 0g,1 environ de bromure de radium. La solution de ce sel était contenue dans un vase de verre ; on la faisait bouillir pour extraire les gaz formés. Un tube en U rempli de mercure (fig. 73) séparait la solution de l’appareil d’absorption. Le vide étant fait dans ce dernier, on laissait descendre le mercure, et on laissait pénétrer les gaz dans l’appareil qui contenait du cuivre et de l’oxyde de cuivre pour l’absorption de l’oxygène et de l’hydrogène, de l’anhydride phosphorique pour l’absorption de la vapeur d’eau, du lithium pour l’absorption de l’azote. Quand l’absorption était achevée, on laissait monter le mercure dans l’appareil d’absorption, et l’on refoulait le résidu gazeux non absorbé dans un tube capillaire sous forme de fourche ; la moitié du gaz était réservée pour l’étude du spectre ; l’autre moitié pour la mesure du volume. La production de gaz tonnant et d’hélium s’est montrée proportionnelle au temps. La production d’hélium par an et gramme de radium était évaluée à 33mm3 environ. Ce nombre, supérieur à celui de MM. Ramsay et Soddy, est encore très inférieur à la valeur prévue par M. Rutherford, et il y a lieu de penser qu’en opérant avec des solutions on n’extrait qu’une partie de l’hélium produit, la plus grande partie restant occluse dans la paroi de verre du vase qui contient la solution.

M. Debierne a montré que l’actinium donne également lieu à un dégagement d’hélium. Le dégagement de gaz tonnant et d’hélium s’est montré régulier ; la proportion d’hélium par rapport au gaz tonnant était moitié moindre que dans les expériences avec le radium.

M. Dewar[3] a fait une détermination de la quantité d’hélium

  1. Himstedt et Meyer, Ann. de Phys., 1904.
  2. Debierne, Comptes rendus, 1905.
  3. Dewar, Proc. Roy. Soc., 1908 et 1910.