Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/386

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Admettons que ce nombre soit aussi celui des atomes de radium D formés. Quand celui-ci sera en équilibre avec le radium E, il émettra par seconde un nombre de particules égal à si l’on admet qu’un atome de radium D donne lieu à la formation d’un seul atome de radium E dont la destruction comporte l’émission d’une seule particule On aura donc

En mesurant, dans le même appareil, l’intensité du rayonnement du radium C et du radium E qui en résulte suivant la théorie précédente, M. Rutherford a évalué à environ 40 ans la période de destruction de moitié pour le radium D.

MM. Meyer et von Schweidler[1] ont utilisé une méthode analogue. Supposons que le radium D soit déposé avec une vitesse constante sur le corps qui s’active ; tel sera le cas si le corps est exposé à l’action d’une émanation de concentration constante. Les quantités des matières D, E et F qui existeront après un temps sur le corps activé sont les suivantes :

Comme a une valeur très faible, on peut pour des valeurs de qui ne sont pas trop grandes, remplacer par de plus on peut négliger par rapport à et ainsi que par rapport à Supposons que chaque atome d’une substance ne produise qu’un atome de la substance suivante, ce qui conduit à poser Choisissons enfin le temps de telle manière que l’exponentielle soit négligeable ; cette condition pourra être réalisée pour un temps de quelques mois pour lequel l’exponentielle est encore voisine de 1.

  1. Meyer et von Schweidler, Phys. Zeit., 1907.