Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/421

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attribuant un rayonnement au thorium exempt de radiothorium et des substances consécutives.

Pour mesurer le débit d’émanation, on fait passer dans la solution de sel de thorium un courant d’air de vitesse constante qui traverse ensuite la chambre d’ionisation ; les mesures n’offrent pas une très grande précision. Le débit d’émanation étant proportionnel à la quantité de radiothorium, on peut admettre que l’activité ainsi mesurée se compose de deux termes : l’un qui correspond au radiothorium présent à l’origine et se détruisant progressivement suivant une loi caractérisée par la constante l’autre qui correspond au radiothorium formé à nouveau à partir du thorium, par l’intermédiaire du mésothorium dont la constante est Le mésothorium peut être considéré comme formé avec une vitesse constante par le thorium, et l’on peut faire abstraction de sa composition complexe ; on peut, de plus, supposer que le mésothorium a été complètement séparé du thorium au moment de la préparation. Avec ces suppositions le nombre d’atomes de radiothorium est représenté par la formule


étant la valeur de de suite après la préparation du sel pour cette valeur est en même temps celle qui correspond à l’équilibre de régime avec le thorium. La courbe construite expérimentalement s’accorde bien avec la courbe théorique, construite en posant


Ces constantes correspondent aux périodes


Pour les sels les plus vieux, la concordance n’est pas très bonne.

Si l’on suit l’activité des sels par la mesure du rayonnement total, on peut admettre que l’activité est due au thorium et au radiothorium accompagné de ses dérivés. Or, nous verrons qu’au radiothorium et aux substances consécutives correspondent cinq groupes de rayons si un groupe de ces rayons est aussi émis par le thorium, l’activité inséparable de cette substance pourrait