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qu’à une distance plus grande. La comparaison avec l’émanation dégagée par un terrain additionné d’hydrate de thorium a montré que l’émanation du thorium qui se dégage naturellement du sol à Rome correspondu la présence de 1,45.10-5 gramme de thorium par gramme de sol,

L’activation[1] a pu être constatée au sommet du Rothorn, à une altitude de 2300m ; les deux types d’activité, celle du radium et celle du thorium, étaient observés. Des études faites en ballon sur l’activation des fils ont montré que cette activation est obtenue à une altitude de 3000m et que, par suite, il y a encore à cette hauteur de l’émanation radioactive[2]. L’activation dans l’atmosphère au-dessus de la mer est principalement du type de celle du radium[3] ; l’émanation du radium est donc présente dans cet air. L’ionisation spontanée de l’air au-dessus de l’océan a d’ailleurs, d’après M. Eve, à peu près la même valeur qu’au-dessus du continent[4] ; elle correspond à la présence d’environ 1000 ions par centimètre cube.

La mobilité des particules du dépôt actif contenues dans l’atmosphère a été étudiée par M. Gerdien[5] qui aspirait l’air au travers d’un condensateur cylindrique de grande longueur et étudiait la répartition du dépôt actif le long de l’électrode centrale chargée négativement. Un grand nombre de particules ont une mobilité de l’ordre de 1cm par seconde dans un champ de 1 volt par centimètre ; il existe cependant aussi des particules de mobilité très inférieure. Celles-ci peuvent être constituées par les poussières de l’air chargées de dépôt actif.

La radioactivité des dépôts atmosphériques a été étudiée par M. Wilson[6]. Une certaine quantité de pluie était évaporée dans un vase de platine ; l’activité du résidu de 50cm3 d’eau de pluie est facile à observer ; elle disparaît spontanément en quelques heures, mais n’est pas détruite par la chauffe au rouge ; cette activité est entraînée par précipitation avec le sulfate de baryum ou avec

  1. Gockel, Phys. Zeit., 1907.
  2. Flemming, Phys. Zeit., 1908.
  3. Paccini, Nuovo Cimento, 1908. — Runge, Gött. Nachr., 1907.
  4. Eve, Phil. Mag., 1907.
  5. Gerdien, Abh. Gött., 1907.
  6. Wilson, Proc. Soc. Camb., 1902 et 1903.