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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/504

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celui-ci, en remplaçant l’électrode par une électrode inactive. L’ionisation restante est due aux émanations radioactives et au rayonnement pénétrant du sol.

La radioactivité atmosphérique est variable avec les conditions météorologiques. Les émanations radioactives se dégagent du sol, et, conformément à cette circonstance, la teneur du sol et de l’atmosphère en émanation dépend de la perméabilité du sol, de son humidité et de la pression barométrique. Un sol gelé ou humide contient plus d’émanation qu’un sol poreux et sec[1]. La teneur en émanation dans l’atmosphère augmente à la suite d’une baisse de pression qui permet le dégagement de l’émanation accumulée dans les pores du sol.

Une variation diurne a été signalée pour la radioactivité de l’atmosphère[2].

La quantité de dépôt actif recueillie semble être plus grande à basse température qu’à température élevée ; elle augmente aussi quand la pression s’abaisse. Au bord de la mer Baltique on recueille en moyenne seulement de l’activité obtenue à Wolfenbüttel, en Allemagne. Dans l’air contenant une pluie fine au voisinage des chutes du Niagara, on trouve beaucoup moins de dépôt actif qu’à Toronto (Mc Lennan), l’air étant probablement purgé de radioactivité par les gouttes qui tombent.

La relation de la radioactivité atmosphérique avec les conditions météorologiques est encore très peu connue, bien qu’un nombre assez grand d’observations ait été publié à ce sujet. Pour préciser nos connaissances à ce point de vue, il serait nécessaire d’effectuer des séries de recherches dans des conditions bien déterminées, en se laissant guider par une théorie dans le genre de celle qui a été exposée ici. Diverses observations s’expliquent bien par cette théorie. Ainsi, par exemple, l’activation des fils à l’air libre paraît plus intense aux hautes altitudes ; ce fait pourrait être attribué à l’absence de poussières, de même que le fait connexe de l’augmentation de conductibilité de l’air à ces altitudes élevées. Une forte activation a été obtenue dans certains cas en présence d’un brouillard ; l’activation pouvait être due à l’entraînement

  1. Gockel, Phys. Zeit., 1908.
  2. Simpson, Phil. Trans., 1906. — Ebert, Phys. Zeit., 1909.