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vers le fil chargé de gouttelettes relativement grosses qui avaient absorbé toute la radioactivité induite de l’air et qui sont attirées vers le fil plus rapidement que les poussières ordinaires de dimensions plus petites,


223. Radioactivité du sol et des eaux. — La présence de matières radioactives a été mise directement en évidence dans le sol, les roches et les minéraux, dans les eaux de diverses sources et dans l’eau des mers. On peut dire actuellement que les substances radioactives, et, en particulier, le radium, sont répandues partout à la surface de la terre ; ce dernier corps s’y trouve, en général, à l’état de dilution extrême.

Les recherches de M. Curie sur les minéraux avaient montré que seuls les minéraux radioactifs proprement dits ont une activité qui peut dépasser la fraction 0,01 de celle de l’uranium. Dans les recherches dont la description va suivre, il s’agissait de radioactivité tout à fait minime.

Afin d’interpréter la conductibilité de l’air des cavernes, MM. Elster et Geitel[1] ont examiné l’activité des divers terrains. On observait, au moyen d’un appareil de mesures très sensible, l’augmentation de conductibilité communiquée à l’air d’une chambre d’ionisation par la présence d’une certaine quantité de terre. Les divers terrains étudiés ont manifesté une radioactivité permanente extrêmement faible ; certaines argiles se sont montrées relativement très actives ; les roches inattaquées de l’intérieur du sol semblaient moins actives ; les calcaires purs se montraient presque inactifs, ainsi que les sables quartzeux. Les activités les plus fortes étaient comparables à la fraction de l’activité de la pechblende. Une terre particulièrement active est le fango, argile à base de chaux et de fer, constituant un limon déposé par les sources chaudes de Battaglia, dans l’Italie du Nord ; cette terre est 4 fois plus active que la plus active des argiles ordinaires. En la traitant par l’acide chlorhydrique étendu bouillant, en ajoutant in peu de baryum à la solution et en précipitant ce baryum par l’acide sulfurique, on a pu entraîner la substance active contenue dans le fango et obtenir une matière 100 fois plus active que le

  1. Elster et Geitel, Phys. Zeit., 1904.