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donné d’air a passé, l’électromètre est automatiquement remis au zéro, le sens du champ est renversé, puis l’électromètre est à nouveau isolé ; l’enregistrement des charges de signes contraires est ainsi rendu automatique et alternatif.

Connaissant en valeur absolue la charge d’un signe contenue dans un volume donné d’air, on peut en déduire le nombre des ions du même signe si la charge d’un ion est connue. En admettant que la charge d’un ion est voisine de 4.10-10 unité électrostatique, on trouve que le nombre des petits ions d’un signe est de l’ordre de 1000 ions par centimètre cube dans l’air peu chargé de poussières.

Le nombre d’ions mesuré directement par la méthode d’Ebert peut être susceptible d’une correction appréciable provenant de l’accumulation du dépôt actif sur l’armature négative du condensateur. En raison de cette accumulation, le courant de charge de l’électrode croît en fonction du temps pendant l’aspiration de l’air ; quand l’aspiration est arrêtée, on observe dans le condensateur un courant décroissant. Les ions recueillis par l’électrode ne sont donc pas seulement ceux qui étaient contenus dans l’air admis dans le condensateur, mais aussi ceux qui se forment à l’intérieur du condensateur par suite de l’activation des parois de celui-ci. En observant la loi de variation du courant en fonction du temps, on peut évaluer l’importance de cet effet ; en opérant ainsi M. Kurz[1] a trouvé que la correction est de l’ordre de 4 pour 100 pour le dispositif expérimental employé.

L’ionisation de l’air atmosphérique au voisinage immédiat du sol est beaucoup plus grande que celle qui est observée à une certaine distance. MM. Ebert et Kurz ont mesuré et enregistré la conductibilité qu’on peut obtenir entre le sol et une plaque métallique placée à 5cm de distance[2]. Il résulte de ces expériences que le nombre d’ions produits dans 1cm3 d’air contenu dans le sol est d’environ 330 par seconde. Les mesures faites avec l’appareil enregistreur de M. Ebert (§ 222), ont conduit à un résultat très analogue.


226. Origine de l’ionisation de l’air atmosphérique. Ionisation en

  1. Kurz, Phys. Zeit., 1908.
  2. Kurz, Phys. Zeit., 1910.