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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/105

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l’est l’Espagne avec ses peuples de sang arabe. La lenteur, la lourdeur, la grossièreté, la timidité, la gaucherie, sont antipathiques au génie des Slaves. Ils supporteraient mieux la vengeance et la tyrannie ; les vertus germaniques elles-mêmes sont odieuses aux Russes ; aussi en peu d’années ceux-ci, malgré leurs atrocités religieuses et politiques, ont-ils fait plus de progrès dans l’opinion à Varsovie, que les Prussiens, avec les rares et solides qualités qui distinguent la race teutonique ; je ne dis pas que ceci soit un bien, je le note comme un fait : tous les frères ne s’aiment pas, mais tous se comprennent[1].

Quant à l’analogie que je crois découvrir sur certains points entre les Russes et les Espagnols, elle s’explique par les rapports qui ont pu exister originairement entre les tribus arabes et quelques-unes des hordes qui passèrent de l’Asie en Moscovie. L’architecture moresque a du rapport avec la bizantine, type de la vraie architecture moscovite. Le génie des peuples asiatiques errants en Afrique ne saurait être contraire à celui des autres nations de l’Orient à peine établies en Europe : l’histoire s’explique par l’influence progressive des races, ce sont des nécessités sociales comme les caractères sont des fatalités personnelles.

Sans la différence de religion, sans les mœurs di-

  1. Voyez les Lettres cinquième et vingt-neuvième.