tres prédictions de mon père vont-elles s’accomplir ?
— Hâtons-nous ; il faut presser le pas, j’ai à vous conduire plus loin que notre cabane, réplique Élisabeth.
— Où veux-tu donc me mener ?
— En un lieu sûr ; il n’y en a plus pour vous à Vologda.
— Mais mon père, qu’est-il devenu ? Je n’ai rien à craindre pour moi, où est mon père ?
— Il est sauvé.
— Sauvé ?… de quel péril ? par qui ? qu’en sais tu ?… Ah ! tu me tranquillises pour faire de moi ce que tu veux !
— Non, je vous le jure par la lumière du Saint Esprit, mon fils l’a caché, et il a fait cela pour vous, au risque de sa propre vie, car tous les traîtres périront cette nuit.
— Fedor a sauvé mon père ! quelle générosité !
— Je ne suis point généreux, mademoiselle, » dit le jeune homme en s’approchant pour soutenir Xenie prête à défaillir.
Fedor avait voulu accompagner sa mère jusqu’à la porte du château de Vologda où il n’osa pas entrer avec elle : resté à la tête du pont, il s’était tenu caché à quelque distance, puis il avait suivi de loin les deux femmes afin de protéger la fuite de Xenie, sans