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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/358

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dustrie à laquelle je n’avais pas songé : de l’Empereur cette permission redescend au ministre, du ministre au directeur général, du directeur général à un ingénieur en chef, et enfin à un sous-officier chargé de m’accompagner, de me servir de guide et de répondre de ma sûreté pendant tout le temps du voyage, faveur qui rappelle un peu le janissaire dont on honore les étrangers en Turquie…… Cette marque de protection me paraissait trop semblable à une preuve de défiance pour me flatter autant qu’elle me gênait : ainsi, tout en rongeant mon frein et en broyant dans mes mains la lettre de recommandation du ministre, je disais : Le prince*** que j’ai rencontré sur le bateau de Travemünde, avait bien raison quand il s’écriait que la Russie est le pays des formalités inutiles. »

Je suis allé chez l’aide de camp général, directeur des voies de communications, etc., etc., etc., pour réclamer l’exécution de la parole suprême.

Le directeur ne recevait pas, ou il était sorti : on me renvoie au lendemain ; ne voulant pas perdre un jour de plus, j’insiste : on me dit de revenir le soir. Je reviens et je parviens enfin jusqu’à ce grave personnage ; il me reçoit avec la politesse à laquelle m’ont habitué ici les hommes en place, et après une visite d’un quart d’heure, je sors de chez lui, muni, notez ceci, des ordres nécessaires pour l’ingénieur de