Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/375

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une louable économie elle est aussi d’ordinaire plus mangée des vers ; elle tombe en lambeaux, à la lettre !!… Telle est leur parure. Nulle part, assurément, le beau sexe ne se dispense de coquetterie plus que chez les paysannes russes (je parle du coin de pays que j’ai vu) ; néanmoins ces femmes sont les mères des soldats dont l’Empereur est fier, et des beaux cochers qu’on aperçoit dans les rues de Pétersbourg, portant si bien l’armiak et le cafetan persan.

À la vérité, la plupart des femmes qu’on rencontre dans le gouvernement de Pétersbourg sont de race finoise. On m’assure que dans l’intérieur du pays que je vais visiter il y a de fort belles paysannes.

La route de Pétersbourg à Schlusselbourg est mauvaise dans quelques passages : ce sont tantôt des sables profonds, tantôt des boues mouvantes sur les quelles on a jeté des planches insuffisantes pour les piétons, et nuisibles aux voitures ; ces morceaux de bois mal assujettis font la bascule et vous éclaboussent jusqu’au fond de votre calèche : c’est là le moindre des inconvénients du chemin ; il y a quelque chose de pis que les planches, je veux parler des rondins non fendus et posés tout bruts en travers, sur certaines portions de terrains spongieux qu’il faut franchir de distance en distance, et dont le sol sans solidité engloutirait tout autre encaissement qu’une route