Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/380

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rainures pratiquées au milieu des blocs de cette même pierre, de dalles de la même matière employées à paver le fond d’un canal gigantesque, ne vous importe guère, et j’en suis fort aise, car je ne pourrais vous le dire : sachez seulement que depuis dix ans que les premières écluses sont terminées, elles n’ont exigé aucune réparation. Étonnant exemple de solidité dans un climat comme celui du lac Ladoga, où le granit, les pierres, les marbres les plus solides ne durent que quelques années.

Ce magnifique ouvrage est destiné à égaliser la différence de niveau qu’il y a entre le canal Ladoga et le cours de la Néva près de sa source, à l’extrémité occidentale de l’émissaire qui débouche dans la rivière par plusieurs déversoirs. On a multiplié les émissaires avec un luxe admirable afin de rendre aussi facile et aussi prompte que possible une navigation que la rigueur des saisons laisse à peine libre pendant trois ou quatre mois de l’année.

Rien n’a été épargné pour la solidité ni pour la précision du travail ; on se sert autant que possible du granit de Finlande pour les ponts, pour les parapets, même, je le répète avec admiration, pour le fond du lit du canal ; les ouvrages en bois sont soignés de manière à répondre à ce luxe de matériaux : bref, on a profité de toutes les inventions, de tous les perfectionnements de la science moderne ; et l’on