Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quefois jusqu’à leur couper le nez et les oreilles, à leur arracher les cheveux et à leur casser les dents à coups de crosse de fusil. » ( Vol. I, page 196.)

« Si le sens des lois de l’Impératrice est qu’on ne doit opposer aucun obstacle à ceux qui embrassent librement la religion russe, pourquoi serait-il défendu aux prêtres unis de répandre les consolations religieuses parmi les ouailles qui veulent rester fidèles à la foi de leurs pères ? Telles ne peuvent pas être les intentions de l’Impératrice, qui a tant de fois proclamé publiquement sa tolérance pour toutes les religions, qui a promis si solennellement aux Ruthéniens unis de ne jamais attenter à leur religion et aux droits qui en dépendent, et qui a promis enfin de leur conserver leurs églises. » (Vol. I, page 198.)

« La mort vint saisir Catherine, comme pour sauver l’Église ruthénienne unie. L’Impératrice mourut en novembre 1796 ; encore une courte période, et les faibles restes de cette Église étaient entièrement détruits ; et Catherine épargnait à l’un de ses successeurs (l’Empereur Nicolas Ier) le triste destin de se rendre coupable devant Dieu et les hommes d’un crime dont son nom restera à jamais souillé[1]. » ( Vol. I, pages 200, 201.)

« Si la persécution a été cruelle sous Catherine II, elle

  1. Le poëte polonais Niemcewicz raconte la manière singulière dont cette nouvelle lui fut annoncée par le geôlier de la prison où le faisait retenir l’Impératrice depuis près de trois ans. Cet homme lui dit un beau matin : « Apprenez que notre immortelle souveraine a daigné mourir. »
        Voyez Notes sur ma captivité à Saint-Pétersbourg en 1794, 1795, 1796, par Julien Ursin Niemcewicz. (Note de l’Auteur.)