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étendue des structures dont elle devait être en quelque sorte la représentation.

Il est vrai que Daubenton et Camper avaient fourni des faits ; que Pallas avait indiqué des vues : mais les idées de ces savants hommes n’avaient point encore exercé sur leurs contemporains l’influence qu’elles méritaient d’avoir. Le seul catalogue général des animaux que l’on possédât alors, et que l’on ait encore aujourd’hui, le système de Linnæus, venait d’être défiguré par un éditeur malheureux, qui ne s’était pas même donné le soin d’approfondir les principes de cet ingénieux méthodiste, et qui, partout où il avait rencontré quelque désordre, avait semblé faire des efforts pour le rendre plus inextricable.

Il est vrai encore qu’il existait sur des classes particulières des travaux très étendus, qui avaient fait connaître un grand nombre d’espèces nouvelles ; mais leurs auteurs n’avaient guère considéré que les rapports extérieurs de ces espèces, et personne ne s’était occupé de coordonner les classes et les ordres d’après l’ensemble de la structure ; les caractères de plusieurs classes restaient faux ou incomplets, même dans des ouvrages anatomiques justement célèbres ; une partie des ordres étaient arbitraires ; dans presque aucune de ces divisions, les genres n’étaient rapprochés conformément à la nature.

Je dus donc, et cette obligation me prit un temps considérable, je dus faire marcher de front l’ana-