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est donc probable que ce sont ces nerfs qui les font contracter.

Toute contraction, et en général tout changement de dimension dans la nature, s’opère par un changement de composition chimique, ne fût-ce que par l’afflux ou la retraite d’un fluide impondérable, tel que le calorique ; c’est même ainsi que se font les plus violents mouvements connus sur la terre, les inflammations, les détonations, etc.

Il y a donc grande apparence que c’est par un fluide impondérable que le nerf agit sur la fibre, d’autant qu’il est bien démontré qu’il n’y agit pas mécaniquement.

La matière médullaire de tout le système nerveux est homogène, et doit pouvoir exercer partout où elle se trouve les fonctions qui appartiennent à sa nature ; toutes ses ramifications reçoivent une grande abondance de vaisseaux sanguins.

Tous les fluides animaux étant tirés du sang par sécrétion, il n’y a pas à douter que le fluide nerveux ne soit dans le même cas, ni que la matière médullaire ne le sécrète.

D’un autre côté, il est certain que la matière médullaire est le seul conducteur du fluide nerveux ; tous les autres éléments organiques lui servent de cohibants, et l’arrêtent, comme le verre arrête l’électricité.

Les causes extérieures qui sont capables de produire des sensations ou d’occasioner des contractions dans la fibre, sont toutes des agents chimi-