Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ques, capables d’opérer des décompositions, tels que la lumière, le calorique, les sels, les vapeurs odorantes, la percussion, la compression, etc., etc.

Il y a donc grande apparence que ces causes agissent sur le fluide nerveux d’une manière chimique, et en altérant sa composition ; cela est d’autant plus vraisemblable, que leur action s’émousse en se continuant, comme si le fluide nerveux avait besoin de reprendre sa composition primitive pour pouvoir être altéré de nouveau.

Les organes extérieurs des sens sont des sortes de cribles qui ne laissent parvenir sur le nerf que l’espèce d’agent qui doit l’affecter à chaque endroit, mais qui souvent l’y accumulent de manière à en augmenter l’effet : la langue a des papilles spongieuses qui s’imbibent des dissolutions salines ; l’oreille, une pulpe gélatineuse qui est fortement ébranlée par les vibrations sonores ; l’œil, des lentilles transparentes qui concentrent les rayons de la lumière , etc.

Ce que l’on appelle les irritants ou les agents qui occasionent les contractions de la fibre, exercent probablement cette action en faisant produire sur la fibre, par le nerf, le même effet qu’y produit la volonté ; c’est-à-dire en altérant le fluide nerveux de la manière nécessaire pour changer les dimensions de la fibre sur laquelle il influe ; mais la volonté n’est pour rien dans leur action ; souvent même le moi n’en a aucune connaissance. Les muscles séparés du corps sont encore susceptibles