Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/455

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en avait tracé à la hâte ; il avait profondément observé, la terre, les plantes, les animaux et les hommes : ses observations, nourries, combinées par la réflexion, devinrent pour lui les sujets d’autant d’ouvrages, où il montra pleinement sa force. Il donna l’histoire de quelques quadrupèdes. les plus célèbres de la Sibérie[1], le musc, le glouton, la zibeline, l’ours blanc : histoire si pleine, si bien faite, que l'on peut dire qu’aucun quadrupède, pas même les plus communs parmi nous, ne sont aussi bien connus que ceux-là.

Les seuls rongeurs lui fournirent la matière d’un volume entier[2], tant il en avait découvert d’espèces. Leur histoire, leur anatomie y étaient traitées avec cette richesse dont Buffon et Daubenton avaient seuls donné l'exemple avant lui ; et quoique, par modestie, il n’ait point voulu y présenter de nouveaux genres, ses descriptions étaient si bien faites, que tout méthodiste intelligent pouvait en extraire les caractères génériques.

La classe des quadrupèdes lui doit encore la connaissance exacte d’une espèce de solipède, intermédiaire entre l'âne et le cheval, sorte de mulet naturel qui se propage dans les déserts de la Tartarie[3] ; celle d’une nouvelle espèce de chat sauvage dont il

  1. Ces quatre derniers cahiers parurent de 1773 à 1780. M. Rudolphi annonce qu‘il en destinait encore six à l'impression.
  2. Novœ species quadrupedum ex glirium ordine. Erlang. 1778 ; In-4°.
  3. Equus hemionus. Nov. com. Petrop. XIX, p. 394, pl. 7.